dimanche, avril 13, 2008

DÉAMBULATION NON-GALERIENNE ou les ENFANTS DU MARAIS


Voici le compte rendu d'une visite de galeries en compagnie de François Jeune, avec du bon et du moins bon comme d'habitude:



-Galerie Thessa Herold : sorte de rétrospective de Georges Noël (oeuvres de 1959 à 2007) qui travail dans la matière, torture l'écriture, gratte et creuse le médium. La lente maturation est donnée à voir pour le plus grand plaisir des matièristes. Travail du geste et de l'espace qui ravira les admirateurs de Pollock ou encore Klee.



-La toute jeune galeriste Odile Ouizeman présent le travail d'une artiste émergente Iris Levasseur, autour de la "nouvelle figuration". Les peintures grands formats, qui semblent être des bâtards ratés de Daniel Richter et de Desgranchamps ne me parlent pas du tout. Bien que reconnaissant un choix chromatique translucido-acidulé attractif, quelque chose ne fonctionne pas à mon avis. A contrario, ses dessins à l'encre sont tout simplement sublimes (les seules d'ailleurs affublés de la fameuse "pastille rouge" au moment de ma visite). Bien que s'inscrivant dans la mouvance actuelle très à la mode que l'on voit partout, ceux ci présentent une perfection troublante.





-Autre galerie récente, Bendana Pinel présente le travail photographique de Pablo Zuleta. Des photos représentant des passants classés par catégories chromatiques (selon l'habillage) puis placés judicieusement sur un fond uni rappelant la toile de lin brut. Très beau travail de picturalisation de l'espace ou les pseudo revendications sociologiques laissent places à un travail chromatique de grande justesse. Galerie à surveiller de près...



-La factory Thaddeus Roppac présente en ce moment l'oeuvre gigantesque de Philippe Bradshaw qui a, pour l'occasion, investit totalement l'espace avec ses "crochets" colorés. Il revisite quelques chefs-d'oeuvre tels La Joconde, qui se retrouvent confrontés à des images kitsch issues de l'art populaire. On en prends plein les yeux et on s'émerveille devant le temps passé à la réalisation des oeuvres tissées comme d'immenses tapisseries.


-A la galerie Delachâtre, Basserode nous propose d'écouter le premier bruit proto industriel...proooouuuuuttttttttt.
En ce qui concerne ses formes cosmiquo-biomorphes qu'il présente à l'entrée, j'aime trop le biomorphisme de Arp pour accrocher à cette utopie de Big Bang. L'artiste voulait nous faire voir l'impensable et l'infini, or tout cela est justement trop perceptible à mon goût.


-Enfin, chez Perrotin, c'est du Veilhan...t'en as vu un, t'en as vu dix...


antoine dietzi

samedi, avril 05, 2008

Un cunnilingus pour Brigitte Bardot...



Si l'oeuvre de yhchang oubli de nous dire que le cunnilingus donne le torticolis, la performance de Guillermo Habacuc Vargas donne la gerbe (et je sais de quoi je parle). Ce dernier, s'est permis la mise à mort macabre d'un chien sans défense, tout cela au nom de l'Art, de son "Art".


Une pétition circule actuellement dans le monde entier pour lui interdire la prochaine biennale centre-américaine et obtiendra sûrement un nombre d'autographes record. Mais la bête est morte.

Peut on tout se permettre au nom de l'art? Jusqu'où la surenchère peut elle aller? A quand les rites cannibales?


Le monde est certainement injuste et cruel mais doit on répondre au mal par le mal? Si personne n'est aujourd'hui capable de définir l'Art (contemporain), il apparaît clair qu'il doit se contenter de dénoncer, et pas de faire. A qui était donc destiné cette horreur? Au public, qui s'est vu refuser tous sauvetages sous prétexte d'une invulnérabilité de la performance artistique. Ce public, qui ne comprends souvent rien à l'art, à sans doute ici tous compris: l'art est de moins en moins soumis à la morale, comme si tout avait déjà été dit...Ce passage en force fera sûrement couler beaucoup d'encre, c'est peut être la son seul mérite. Mais l'image honteuse restera.

Je ne sais pas si un quelconque boycott au encore une pétition présentent un intérêt. L'Art se doit, pour sa survie, de dépasser l'entendement. Mais lorsque la réalité nous est donnée à voir de manière si brutale, nous sortons du champ artistique pour être pris en otage par notre propre condition.


Les notions d' inégalités, de vanités ou encore d'aliénations peuvent être dénoncés de manière plus subtiles sans doutes, comme le fait Y.H.Chang par exemple. A l'aide de simples mots, il arrive à faire passer de nombreux messages en nous donnant le tournis. Mais pas un tournis vomitif, un appel à l'orgasme. L'art se doit de nous transcender, pas de nous montrer les bas fonds...Peut être un début de définition...


Antoine Dietzi