dimanche, novembre 05, 2006

FIAC 2006
La pastille rouge contre-attaque
Au lendemain de la FIAC 2006 qui vient de fermer ses portes, un seul constat fait l'unanimité : le marché de l'art se porte bien, très bien même. En effet, la multiplicité inquiétante des foires internationales ne semble que satisfaire l'envolée du marché. C'est alors que l'artiste devient homme d'affaires, le galeriste "maquereau" (ce qu'il a toujours été) et le collectionneur chasseur de prime, investisseur en bourse ... La spéculation fait rage, et les nouveaux riches comme on les appelle viennent blanchir leur argent plus blanc que blanc. Malgré la multiplicité des foires "off" présentant un intérêt certain, l'essentiel se joue au Grand Palais, qui après la Farce de l'Art, ouvre à nouveau ses portes pour la Force de l'OR. Toujours le même constat de mauvais investissement des lieux, cette fois-ci tout de même plus légitime. Il s'agit avant tout d'une foire dans tous les sens du terme. Après avoir apprivoisé ce lieu hostile en ayant fait deux à trois tours de Palais en vain, l'on revient sur ces furtifs coups de coeur (qui furent rares pour ma part).
Impossible de ne pas parler dans un premier temps de la factory Emmanuel Perrotin dont la répputation n'est plus à faire, d'où la déception énorme qui fut mienne à la vision d'un Bernard Frize très moyen en comparaison de son immense talent sur la recherche de processus picturaux. J'étais venu uniquement pour me confronter à un de ses coups d'éclat qui sont nombreux, je repars déçu sur ce point. Mais la griffe incisive de Perrotin se retrouve tout de même via le porc tatoué du Christ dont la présence met mal à l'aise même un non croyant. De plus, par les temps qui courrent ... Malgré le plaisir et la chance de pouvoir se confronter de près à des Fontana, des Klein ou autres Warholl, force est de constater que ce ne sont pas leurs plus belles pièces et même si le marché fait des choux gras de leurs ventes, on a tout de même l'impression d'être dans une solderie de fin d'année où l'on vend les "invendus" aux collectionneurs assoifés d'investissement. A noter aussi le jubilée Tony Cragg dont les prix sont en osmose avec le marché même si son travail est beaucoup moins incisif qu'à ses débuts. L'homme s'est labellisé.

Le salut de mon investissement de 10 euros viendra par la présentation d'oeuvres des galeries françaises qui ont, selon moi, surplombé les chefs américains ou anglais. Saluons le travail d'Antoine Perrot à la fois subtil, ironique de ce qu'il appelle des ready made color, malgré le regret de ne pas avoir vu la colonne de Brancusi faite d'éponges.



Enfin, le prix Marcel Duchamp, d'un niveau d'ensemble très correct, a couronné le travail remarquable comestiblo-esthétique-cannibale de Philippe Mayaux, qui nous fait entrer totalement dans son univers étrange, fantasmagorique, proche de l'esprit d'un Salvador Dali. Et désolé (ou bravo ?) pour Adel Abdessemed, qui fut pourtant le vrai gagnant de la FIAC car son acheteur est son "altesse" Monsieur Pinault, montant ainsi la cote de l'artiste à son apogée. Oeuvre qui n'était pourtant qu'une "pâle" copie de l'oeuvre monumentale et collective de banlieusards de Clichy, Grigny ou autres banlieues ... Que dire de plus ??? Jusque là tout va bien ... ("La haine")

ANTOINE DIETZI a.k.a Kinder

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